Les poilus du Silberberg

Originaire du Pays de Bitche, j'ai toujours été passionné par les vaches. Je connais les Highlands depuis petit car elles font partie du paysage de mon enfance.

Après avoir démarré mon troupeau en 2006 dans la région Mulhousienne avec l'arrivée de ma première vache Alice et son veau Jeckill, je suis revenu en 2013 pour m'installer à Eguelshardt avec ma compagne Annie afin de développer mon élevage et de démarrer la vente directe de viande. Depuis mon troupeau ne cesse de s'agrandir.

Les vaches de race Highland Cattle ont été importées d'Ecosse pour leur aptitude physique et leur résistance aux conditions de vie rudes.

Elles sont de petite taille et leur faible poids leur permet de vivre dans des patûres où les sols sont très humides voire marécageux, elles n'y font pas ou peu de dégâts.

Gourmandes par nature, elles sont aussi très habiles dans leur rôle de débroussaillage. C'est essentiellement pour cette raison qu'elles ont été introduites en France. Elles permettent d'ouvrir et de maintenir le paysage des fonds de vallées qui sont difficiles ou impossibles à mécaniser.

Habituées à vivre dans les milieux humides, elles se plaisent donc bien dans notre région.

Toute l'année dans les prés, elles trouvent leur bonheur en plein air été comme hiver !

A la belle saison, elles se nourrissent de l'herbe verte et grasse qui pousse dans la vallée du Falkensteinerbach.

Quand vient l'hiver et que l'herbe commence à se faire plus rare, nous leur donnons du foin et de l'enrubanné que nous récoltons nous même durant l'année.

Le foin, c'est tout simplement l'herbe qui a été coupée, puis séchée doucement au soleil dans le pré. Un fois sec, nous le mettons en andains (longs tas) et le pressons pour en faire des rouleaux qui seront stockés à l'abri des intempéries.

L'enrubanné, c'est un peu le même principe, à la différence que l'herbe n'est pas tout à fait sèche : au moment du pressage, elle est encore légèrement humide. Pour éviter que le fourrage ne pourrisse, il doit tout de suite être emballé dans un film plastique, on obtient alors un aliment sous-vide. Cette manipulation permet d'avoir une légère fermentation qui conserve l'herbe. Lors de l'ouverture du film plastique, une bonne odeur de caramel se dégage de l'herbe. Les vaches en raffolent.

Une autre gourmandise est le pain dur... eh oui, rien de plus simple ! Quelques morceaux de temps en temps pour le plaisir et le tour est joué.

Nous ne leurs donnons pas de traitements médicamenteux par automatisme : elles sont soignées uniquement quand elles en ont vraiment besoin.
Du fait de leur vie au grand air et de leur rusticité, elles ne sont presque jamais malades.

Quelques gratouilles, beaucoup d'amour et du respect. C'est le meilleur traitement qui existe !
Nous aimons nos bêtes et elles nous le rendent bien...

Je m'efforce d'aller voir mes animaux aussi souvent que possible. Cela leur permet de s'habituer à ma présence, à venir quand je les appelle, à rester calme quand du monde m'accompagne dans la prairie. Je les récompense avec du pain dur pour entretenir cette relation de confiance.

L'avantage de cette méthode permet un grand confort de travail au moment de la distribution de nourriture et une certaine sécurité lors de la contention, les manipulations et les déplacements des bêtes.

Cela permet aussi de pouvoir se promener au milieu du troupeau avec plus de sérénité, sans toutefois oublier la prudence. Les Highlands restent des animaux sauvages et leurs cornes sont un bon moyen de dissuasion, voire de défense.